Détective privé à Santiago du Chili, Heredia fréquente des bars louches et des personnages excentriques, vivote entre une amie indépendante et son chat Simenon. Il accepte de rouvrir une enquête sur l’assassinat d’un caissier, affaire classée par la police. Une autre mort suspecte oblige Heredia à replonger dans le passé douloureux et encore trop secret de la dictature militaire : emprisonnements arbitraires, tortures…
Ramón Díaz-Eterovic, auteur chilien, retrouve son héros favori, le détective désabusé Heredia (La couleur de la peau, NB juin 2008). Il construit une enquête complexe mais bien menée qui remet en mémoire cette période noire de l’histoire du Chili. Il étudie la traque menée par les victimes à l’encontre des officiers tortionnaires qui, sous de fausses identités, vivent encore en liberté grâce à leur solidarité criminelle et à la mollesse des autorités. Soutenu par une écriture forte, ce récit sombre, à l’atmosphère lourde, heureusement éclairé par quelques notes d’humour – les dialogues avec Simenon – dépeint un pays qui peine à se libérer de son histoire.