En Espagne, lors de la guerre civile, se déroulent des événements tragiques, étranges et pourtant véridiques. Un avocat de renom est torturé de remords pour avoir laissé assassiner trois jeunes filles qui lui ont sauvé la vie, un jeune villageois se sacrifie pour sauver les chefs-d’oeuvre qui sont le trésor de son village, un fils est obligé de choisir entre la mort de son père et la révolution, une jeune fasciste qui infiltre la milice pour servir la cause de son parti est tuée par inadvertance par les siens…
Journaliste espagnol, Manuel Chaves Nogales (1897-1944) (La double vie de José Martinez, NB juin 2010) écrit ces neuf nouvelles lors de son exil en France en 1936 pour raconter des drames liés au conflit de son pays. Publiées en français seulement aujourd’hui, elles frappent par leur intensité et leur rythme. Les faits sont racontés dans leur sèche cruauté : atrocités perpétuées par les deux camps où régnait le plus grand chaos, où chacun avait du mal à reconnaître les siens. Héros, brutes et martyrs sont décrits objectivement sans engagement politique. Un livre d’un grand écrivain pour dénoncer en fait les exactions au moment où la bêtise le dispute à la sauvagerie.