Après 1815, en Europe, il n’y a plus de conflits entre États, mais deux courants d’idées qui divisent les bourgeois parvenus au pouvoir : le libéralisme, issu du romantisme qui privilégie la sphère privée, et le nationalisme qui insiste sur le rôle de l’État. Les Églises, les écrivains sont aussi partagés. Plus tard, la révolution industrielle, longuement décrite ici, fait passer les paysans de la faucille au marteau, et initie la lutte des classes. La fin du siècle verra le monde basculer : après 1848, les différentes révolutions aboutissent à une certaine démocratie et sont, ainsi que les mouvements d’indépendance, combattues par les régimes autocrates.
Marc Ferro, historien connu (De Gaulle expliqué aujourd’hui, NB janvier 2011), explique clairement les évolutions sociales et politiques comparées des principaux pays d’Europe. Il insiste sur les révoltes ouvrières et l’arrivée du socialisme. Pédagogue efficace, il réussit en peu de pages denses un balayage remarquablement concis, éclairant et accessible du XIXe siècle européen. Aéré par quelques tableaux chiffrés et des textes de chansons, ce livre assez austère et passionnant embrasse un large panorama de façon forcément un peu schématique, mais retient par son intelligibilité.