Malgré le « locked-in syndrom » qui le cloue dans un fauteuil depuis vingt ans, Philippe Vigand a déjà écrit plusieurs ouvrages. Dans Meaulne, mon village (NB juillet 2004) il célébrait le monde de la chasse à courre, évoquant aussi l’univers devenu le sien, sans s’apitoyer sur son sort. Pour ce nouveau récit autobiographique délibérément optimiste, il adopte un ton mordant et porte un regard lucide, plein d’humour acidulé, sur lui-même et les manques de nos sociétés mal à l’aise devant toute différence. En brefs chapitres relatifs au quotidien, il évoque les petits plaisirs qui apportent le sel nécessaire à son appétit de vie, ses fous rires, ses menues tristesses, ses craintes et ses peines, mais surtout ses joies profondes dans un bonheur partagé avec son épouse, ses enfants et le personnel médical qui l’entoure. Une belle et tonique leçon de vie où chaque moment est vécu avec intensité dans le souci d’éveiller chez l’autre un simple regard d’humanité. Beaucoup de clins d’oeil pétillants – c’est ainsi qu’il communique – qui en disent long sur l’apprentissage et l’acceptation d’un très lourd handicap.
Légume vert
VIGAND Philippe