Giovanni s’est fait racketter à l’école et n’a pas eu le courage de dire stop. Son père décide alors de lui raconter l’histoire de celui dont il porte le prénom : le juge Giovanni Falcone. Issu d’une famille aux valeurs morales élevées, le jeune magistrat, épris de justice, s’attaque au monstre tentaculaire qui gangrène Palerme. Au péril de leur vie, lui et ses équipiers accumulent les renseignements sur Cosa Nostra, ses « hommes d’honneur », ses codes, son vocabulaire et ses agissements. Résultat : un procès historique avec 210 mafiosi dans le box et au final l’assassinat du juge le 23 mai 1992.
Claudio Stassi, natif de Palerme, s’était attaqué au même sujet il y a 5 ans dans Brangaccio (Casterman). Entre BD et roman graphique, cet hommage au juge Falcone décortique sans langue de bois l’organisation de la Mafia qui, lorsqu’elle ne règle pas ses comptes dans le sang, se fait passer pour bienfaitrice. Complexe ! C’est pourquoi le père de Giovanni entraîne son fils dans une promenade pédagogique et recourt à la parabole. Pudiquement illustré à l’aquarelle – colorée au présent, noire et blanche au passé – l’album laisse toute sa place au sujet et à ses acteurs bons et mauvais. À lire absolument même si les deux derniers chapitres peuvent paraître légèrement superfétatoires.