Marin pêcheur près de Concarneau, Paul est le seul rescapé d’un naufrage qui a englouti ses trois compagnons, dont son frère cadet. Bourrelé de remords car sa responsabilité est engagée, il renonce à son métier, abandonne Marie, sa compagne, et entre au séminaire. Devenu curé d’une paroisse bretonne, il est en butte au ressentiment de sa mère et de Marie, et à la haine de la veuve de l’un des disparus qui, avec une ingéniosité machiavélique, l’implique dans un assassinat. Amaury, le garnement, rejeté par tous, avec lequel il tente de nouer des liens de confiance, sera-t-il l’instrument de son destin ?
L’auteur de La maison des Houches (NB septembre 2010) a campé ici la personnalité discutable d’un homme devenu prêtre par accident, confronté à l’incompréhension de ses ouailles qu’il s’efforce de sortir d’une religion étroite et superstitieuse. Simultanément, il se trouve piégé par une confession qui le lie, mais abdique toute défense, estimant devoir payer le prix de son passé dramatique. Cette combinaison du roman de terroir, d’une enquête policière et d’une tempête sous un crâne, engendre un récit qui frise parfois l’invraisemblance, où le pardon et la rédemption l’emportent sur la haine et la vengeance.