Ă la fin du XIXe siĂšcle, la colonisation est vĂ©cue par lâOccident comme une mission indispensable et incertaine. Kipling lâa chantĂ©e en 1899 dans un poĂšme, Le fardeau de lâhomme blanc. Marc Bressant (La Citerne, NB septembre 2009) reprend le titre, mais en inverse radicalement le sens. En Inde, en Afrique, en Indochine ou au Guatemala, Anglais, Japonais, FrançaisâŠ, sâengagent dans une expansion coloniale effrĂ©nĂ©e. DĂ©bordant de connaissances pĂ©remptoires et animĂ©s dâun idĂ©al contestable, gĂ©nĂ©reux parfois mais plus souvent avides, ils se croient dĂ©signĂ©s pour apporter leur civilisation aux âbarbaresâ. Dans ce recueil de treize nouvelles, des hommes imaginaires ou rĂ©els, appliquent, dans leur petite zone dâinfluence, les politiques hĂ©gĂ©monistes qui les ont amenĂ©s dans des terres âviergesâ, innocentes et dĂ©sarmĂ©es. Une plume Ă©lĂ©gante et ironique joue avec subtilitĂ© de la multiplicitĂ© des psychologies et des situations oĂč la brutalitĂ© et la cruautĂ© le disputent frĂ©quemment Ă la lĂąchetĂ©. ScĂ©narios grinçants, humour aiguisĂ© et Ă©criture fluide Ă©voquent sans pesanteur ce sujet grave.
Le fardeau de l’homme blanc
BRESSANT Marc