La sociĂ©tĂ© stambouliote sort du fĂ©odalisme et entre dans la modernitĂ©. Un fils dĂ©couvre lâunivers de sa mĂšre qui l’a abandonnĂ© dĂšs lâenfance et, Ă sa mort, ouvre ses tiroirs curieusement remplis de gants. Un ancien obĂšse, transformĂ© en Ă©phĂšbe, provoque le dĂ©sir dâun Ă©crivain dont il devient lâami intime, sans devenir son amant. Un expatriĂ© en Arabie Saoudite, qui revient rĂ©guliĂšrement Ă Istanbul, finira-t-il par choisir le lieu oĂč il mourra un jour et souhaite-t-il vraiment en dĂ©cider ?
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Murathan Mungan brandit lâĂ©tendard de son homosexualitĂ©, sujet de plusieurs de ses nouvelles. Le malaise qui planait dĂ©jĂ dans Tchador (NB juin 2008) rĂ©apparaĂźt. Dans une atmosphĂšre mĂ©lancolique, les ĂȘtres Ă©voquent lâincertitude et lâinstabilitĂ© de sentiments ambigus. La mise en situation thĂ©Ăątrale des personnages rappelle lâidentitĂ© de Murathan Mungan en tant quâauteur dramatique. Il donne une bonne analyse des rapports entre partenaires sexuels, dĂ©sirs spontanĂ©s ou patiemment construits par une volontĂ© de vie commune et de confort. Un livre lucide sur les nouvelles relations humaines dans une sociĂ©tĂ© en mutation permanente.