Les Survivants

WUHE

Dans un village des montagnes taïwanaises vivent les descendants d’un peuple aborigène décimé par des événements tragiques qui l’ont opposé aux occupants japonais dans les années 1930. Le narrateur, écrivain, s’y installe pour deux hivers successifs, afin d’enquêter sur les résonances contemporaines de ce drame. Au fil des jours, il discute avec les autochtones, boit abondamment de l’alcool de riz, se lie d’amitié avec sa voisine, la Fille, qui sert de « femme » aux célibataires du village, se promène dans la magnifique nature alentour, prend des notes, réfléchit…

 

Cette exploration, qui prend la forme d’un journal de bord, est aussi une quête personnelle, abordant un grand nombre de questions : la mémoire, la dignité, la signification du « fauchage », pratique rituelle consistant à couper des têtes, la sexualité… Elle dénonce l’assimilation forcée des aborigènes taïwanais, déplore les conséquences du développement économique qui éloigne l’homme de la nature. Elle nous immerge d’autant plus dans cette culture que l’écriture, faisant un usage parcimonieux du point, s’écoule en un flot continu, comme une rivière sinueuse. Ce parti pris ne gêne pas la compréhension, mais rend la prose monotone, les ruptures de ton peu perceptibles, la réflexion personnelle moins aisée. Un récit lassant, parfois étouffant, mais très original.