Les Frères de la Côte attaquent et pillent impunément les navires espagnols dans les Caraïbes. Mais en 1685, Louis XIV qui les protégeait fait la paix avec l’Espagne. Le nouveau Gouverneur français de Tortuga, repaire des pirates, signifie à leurs chefs flamboyants de cesser leurs rapines. Les flibustiers refusent et assaillent Campeche, forteresse espagnole. Sur leurs vaisseaux se trouve par hasard un ex-jésuite portugais nommé maître d’équipage, fasciné par la violence. Sa passion pour une belle esclave africaine va tous les entraîner dans une spirale infernale.
Valerio Evangelisti (La coulée du feu, NB février 2009) insère le parcours imaginaire d’un homme énigmatique dans l’épopée de la flibuste au XVIIe siècle. Des bandes de marginaux armés et sans scrupules ont formé une société d’hommes libres régie par des règles strictes, sorte d’alternative démocratique à un monde dit civilisé où les colons exploitent les indigènes et les esclaves noirs en s’enrichissant sans vergogne. Tableau très sombre, subtilement brossé, des affrontements cyniques et barbares entre grandes puissances européennes et aventuriers du Nouveau Monde, ce roman dur, un peu long, est néanmoins passionnant.