Mojo

Slim, musicien noir, erre à travers l’Amérique et traverse la crise des années 30 avec sa « gratte ». Au gré de voyages dans des fourgons, de menus larcins, de prisons, de filles, de beuveries, ses complaintes content son désespoir.  Plus tard il découvre l’Europe, y chante le blues avec un certain succès. Ses rencontres avec les meilleurs jazzmen lui font connaitre la gloire, mais sa bonne étoile, son « MOJO», l’abandonne lorsque le blues n’est plus à la mode, le menant à la solitude et la déchéance.  

Si Slim est une invention de Rodolphe, grand amateur de rock et de blues, tout dans cette BD « sonne » juste : le blues, sa poésie et sa mélancolie, le « Deep South », Chicago l’hiver, les enregistrements bricolés, les concerts dans des coins paumés, les honneurs et les groupies, puis l’abandon et la mélancolie. Malgré l’accumulation des clichés, Slim répond bien à l’ambition du scénariste d’être l’archétype de ces milliers de musiciens noirs de la même époque. Son portrait et celui de son milieu sont parfaitement mis en valeur par les images noir et blanc de Van Linthout, son dessin chaleureux et efficace superposant, sur une plume délicate, des lavis encrés délicatement expressifs.