Iran, 1988. Aziz Zarei, grand-père de l’auteur, commence à consigner les souffrances inouïes de ses filles, dont l’une vient d’être assassinée après sept ans et demi de tortures barbares, l’autre, enceinte de sept mois, ayant été exécutée dès 1982. D’abord militantes contre le Shah, puis opposantes au régime islamiste, elles n’ont jamais accepté de se rétracter. Sans cesse déplacée d’une prison à l’autre, la mère de Chowra a pu difficilement voir ses enfants et ses parents. Correspondances familiales et relation par l’enfant de son passé douloureux complètent l’évocation d’un régime barbare et impitoyable. Son père ayant pu fuir en France, c’est là que la jeune femme a été éduquée.
Ce témoignage d’un calvaire familial n’est pas seulement destiné aux petits-enfants d’Aziz mais au monde entier, les systèmes de terreur aveugle étant particulièrement répandus aujourd’hui. Il paraît authentique et sincère, le pieux narrateur s’étonnant qu’une telle cruauté s’exerce au nom de la religion. Ce texte, découvert par l’auteur en 2004, répétitif mais poignant, est toujours actuel et désespérant. On comprend que Chowra ait du mal à accepter son destin et l’impunité des tortionnaires devenus dirigeants.