Une nouvelle fois, Henri Raczymow revient sur son histoire familiale (Te parler encore, NB fĂ©vrier 2009). Il explore les difficiles relations quâil a toujours entretenues avec sa mĂšre, morte aujourdâhui, et quâil porte comme une blessure secrĂšte, longtemps informulĂ©e. Par bribes dĂ©sordonnĂ©es exprimant le douloureux travail de mĂ©moire, il remonte Ă ses grands parents, juifs polonais, qui, aprĂšs la Grande Guerre, ont Ă©migrĂ© successivement Ă DĂŒsseldorf puis Ă Belleville. Lâoffensive allemande les a poussĂ©s Ă fuir en 1942 derriĂšre la ligne de dĂ©marcation avec leurs deux enfants, Heinz, dix-neuf ans, et Anna, quatorze ans, respectivement oncle et mĂšre de lâauteur. Câest alors que se produit le drame : le jeune Heinz est arrĂȘtĂ© par les gendarmes, dĂ©portĂ© dans un camp dâoĂč il ne reviendra pas. Comment la mort de cet oncle, quâHenri Raczymow nâa jamais connu et dont il porte le prĂ©nom, a-t-elle tant pesĂ© sur lâamour qui aurait dĂ», tout naturellement, le lier Ă Anna ? Câest lâobjet de cette recherche quâil dĂ©voile progressivement avec des mots forts, certains en yiddish, comme une catharsis Ă©mouvante et libĂ©ratrice.
Heinz
RACZYMOW Henri