Anton, dès l’enfance, ne rêve que moteurs rugissants ; peu à peu, la moto envahit sa vie et la domine. Il achète la Triumph de sa vie, qu’il nomme l’Élégante, avec laquelle il entretient une relation passionnelle. Sur cette machine-là, son amoureuse, Leen, ne sera jamais qu’en tierce personne… Et son seul ami, Arman, devient son rival et disparaît. La nuit, Anton rêve de virées à moto, au petit matin, il part faire mugir son moteur dans la campagne autour de Nancy, puis va gagner de l’argent pour payer les mensualités de la Triumph.
Pour décrire cette passion solitaire et tragique, les mots sont ici techniques, puis métaphoriques : la femme de la vie d’Anton, c’est l’Élégante. Métal contre peau. Peu de dialogues, des conversations imaginaires pour dire la solitude, l’obsession. On veut savoir la suite, tout en la redoutant, on confond fantasme et réel, fasciné par cette étrange fureur : tout se mêle dans une folie habilement mise en scène. Déroutant et prenant.