Silvestre vit dans un endroit perdu avec ses fils, un serviteur, et lâĂąnesse Jezibela. Leur seul contact extĂ©rieur est lâoncle Aproximado. Silvestre a dĂ©crĂ©tĂ© quâil nâexiste rien en dehors du domaine. Il interdit Ă ses enfants dâen franchir les limites ou de faire allusion au passĂ©. L’aĂźnĂ©, qui a gardĂ© quelques souvenirs, est tentĂ© de fuir, mais nâen trouve pas la force. Silvestre partage son intĂ©rĂȘt entre son cadet qui le calme par son silence et Jezibela quâil rejoint la nuit. LâarrivĂ©e dâune femme, la Portugaise, rompt cet Ă©quilibre et met fin Ă lâenfermement.
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Une rupture de ton et un dĂ©placement du centre dâintĂ©rĂȘt entre la premiĂšre partie, la plus longue, stagnante et peut-ĂȘtre la plus intĂ©ressante si lâon accepte lâabsurde, et la seconde oĂč se greffent des Ă©lĂ©ments Ă©trangers, caractĂ©risent le rĂ©cit. Lâauteur (cf. Un fleuve appelĂ© temps, une maison appelĂ©e terre, NB dĂ©cembre 2008) fait preuve dâun talent certain pour crĂ©er une atmosphĂšre oppressante. Sous une forme poĂ©tique, le texte est nourri par la tradition orale et les religions animistes de l’Afrique orientale.