Lisbonne 1985. Vincent, le narrateur, correspondant d’un journal français, accueille Antonio, photographe d’origine portugaise, pour couvrir, pendant neuf jours, le procès d’un criminel bien étrange. Leurs ballades dans la capitale, les ruelles ombragées, les trams brinquebalants comme Eléctrico W, les rencontres avec des jeunes femmes singulières, les mènent vers leur passé lourd d’échecs amoureux et familiaux.
Après Assez parlé d’amour (NB octobre 2009), Hervé Le Tellier construit un roman qui a le charme de la vieille ville de Lisbonne. Émaillé de sentences d’un auteur énigmatique et de textes portugais, découpé en neuf chapitres, le récit, simple et clair, dessine par touches légères l’entrée en scène des personnages, évoque leur rencontres, leurs chassés-croisés, leurs ruptures. Malgré – ou à cause – de ses faiblesses, la figure de Vincent se fait, au fil de l’histoire, plus complexe et plus attachante. Servi par une écriture sobre et élégante, ce texte rigoureux coule comme le Tage et emporte le lecteur presque malgré lui.