Toyer

À Los Angeles, les plus hautes autorités policières ne consacrent pas au tueur en série surnommé par la presse Toyer (le Joueur) suffisamment de moyens : après tout, il n’assassine pas vraiment ses victimes. Il se contente de les plonger dans un coma irréversible… La rage de la neurologue chez qui échouent ces mortes-vivantes rencontre l’ambition d’une jeune journaliste qui voit dans ces drames de bonnes occasions de scoops. Mais, à provoquer le Joueur, les deux femmes ne risquent-elles pas de perdre plus que leur réputation professionnelle ? Surtout dans cette ville où pullulent les acteurs en quête de n’importe quel rôle.

En dépit de sa taille, ce gros roman se lit facilement grâce à une composition aérée en très courts chapitres. Le développement est suffisamment linéaire pour que le lecteur reste sous tension jusqu’à la fin sans se perdre. Les points de vue peuvent s’entrecroiser, les fragments de monologue intérieur souligner ou contredire l’action, sans nuire à la clarté. La forte présence de la ville de Los Angeles et de ses illusions perdues, la pitoyable faune des acteurs faméliques, donnent de la chair à l’histoire. Même s’il a fait de célèbres émules, ce thriller écrit en 1998 reste efficace.