Au temps des cavernes, les animaux étaient sauvages. Le chien, le cheval, la vache ont été apprivoisés par les humains. Mais le chat ? Il faut suivre son regard, moqueur devant le chien troquant sa liberté pour un os, plein de mépris pour le cheval vaincu par l’odeur du foin. Observateur et flatteur, il a bien compris qu’il fallait séduire la femme, belle pin- up préhistorique. Patient, sûr de lui, il attend son heure.
Après son excellente adaptation de L’enfant d’éléphant, (NB, novembre 2010) et avec le même respect pour la traduction de 1902, Yann Degruel reste parfaitement accordé à l’humour de Kipling. Les scènes d’extérieur d’un monde aux coloris acides sont brossées assez rapidement. Pour être séduit, il suffit d’un clin d’oeil de ce roublard de chat, vedette de l’album, et on l’entend dire « Je suis le chat qui s’en va tout seul et tous les lieux se valent pour moi. » Tant d’expressivité mérite un coup d’oeil !