Vomito negro

HAK Pavel

Une île des Caraïbes, de nos jours. Le héros anonyme, aux activités louches et dangereuses, a une soeur très belle. Lorsqu’elle est enlevée par des mafieux qui vendront très cher sa virginité, puis sans doute son corps à un chirurgien demandeur d’organes sains pour ses patients milliardaires, il se lance à sa recherche. Tous deux sont animés d’une soif de vivre inextinguible, ne reculent devant aucun moyen pour sauver leur peau et sont hantés par les récits hallucinés de leur ivrogne de père qui revit la traite des Noirs et l’esclavage dans les plantations. Une poursuite échevelée s’engage où l’homme devient une machine à tuer.

 

Roman après roman (Trans, NB septembre 2006), usant des mêmes procédés, Pavel Hak accumule les horreurs : trafics d’organes, enlèvement, viols et exécutions de femmes devenues « bétail » humain, fureur déchaînée des policiers et des escadrons de la mort. Pour les dénoncer, sans doute, mais avec une sorte de complaisance dans l’horreur et la bestialité. Écriture hachée, construction savante, peinture des hommes à gros traits, Vomito negro (c’est aussi l’autre nom de la fièvre jaune) est un cauchemar. Le paroxysme de violence sur lequel s’achève le livre émousse l’intérêt : trop c’est trop.