FĂ©li, dont le mari arrĂȘtĂ© par la Gestapo est mort avant la LibĂ©ration, n’a de cesse de recrĂ©er un lien avec le dĂ©funt tant aimĂ©. Elle entame un pĂ©riple dans l’Allemagne d’aprĂšs-guerre et cherche ceux qui l’ont connu pendant ses derniers jours. Inconsolable malgrĂ© les annĂ©es qui s’Ă©coulent, FĂ©li installe sa vie dans les trains, voyageant sans cesse ; puis, lâĂąge venant, elle se rĂ©fugie dans l’obscuritĂ© des cinĂ©mas avant de trouver le rĂ©confort dans les livres. Sa petite niĂšce prend alors le relais et continue cette histoire de famille.
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La forme incantatoire du texte, comme un long poĂšme, exprime parfaitement ce thĂšme de la quĂȘte et du souvenir. Peu de ponctuation, Ă part quelques points, de nombreux alinĂ©as, un rythme lent, donnent Ă cet hymne Ă lâamour Ă©ternel un aspect un peu froid mais trĂšs ciselĂ©, et empreint de finesse, dĂ©jĂ soulignĂ© dans Juste avant l’hiver (NB mai 2009). Ce trĂšs court rĂ©cit tient indĂ©niablement sous le charme.