Un petit garçon chemine dans la nuit avec sa mĂšre vers le temple du Mont Toham sur la cĂŽte orientale de la CorĂ©e. Ă la lueur de leur lanterne, il dĂ©couvre les Huit Dieux Gardiens armĂ©s de lances et d’Ă©pĂ©es, les Gardiens de la Porte aux gros yeux effrayants, les Quatre Rois du ciel qui Ă©crasent des dĂ©mons grimaçants sous leurs pieds. Et finalement le Bouddha souriant et serein sur une double page. Le monde en noir et blanc, encre de Chine et fusain estompĂ© en Ă©charpes de brume ou frottĂ© sur les statues, accentue les figures terrifiantes sculptĂ©es dans la pierre en leur conservant un aspect onirique. Le parcours s’achĂšve au lever du soleil qui nimbe de jaune pĂąle la statue imposante du Bouddha assis. L’offrande de l’enfant, une fleur de lotus dĂ©licatement teintĂ©e de rose, accompagne son voeu : que son pĂšre revienne vite de la guerre contre les Japonais. Deux pages documentaires complĂštent cette visite Ă©mouvante et dĂ©voilent les prouesses de l’architecte : l’orientation permet d’y voir le soleil se lever au solstice d’hiver ; antichambre, corridor et chambre principale mĂšnent de la terre au ciel ; les niches assurent l’aĂ©ration du monument construit au VIIIe siĂšcle, classĂ© au patrimoine mondial de l’humanitĂ© par l’Unesco.Â
Dans le temple
KIM MI-HYE, CHOI Mi-ran