Son nom est restĂ© dans les mĂ©moires. Promue grĂące Ă sa plastique pour pallier lâĂ©ventuelle dĂ©fection dâune autre blonde, Jayne Mansfield fut rapidement immolĂ©e sur lâautel dâun Hollywood dĂ©jĂ moribond. Star dĂ©chue, elle a trente-quatre ans quand, dans le brouillard chimique dâun engin Ă©pandeur de pesticides, sa Buick sâencastre sous un camion.
Â
Pour Ă©crire son livre-enquĂȘte sur la derniĂšre annĂ©e de la âmovie starâ, Simon Liberati (Nada exist, NB novembre 2007) sâempare des photos de lâaccident, apportant un soin extrĂȘme aux dĂ©tails macabres entourant la dĂ©sincarcĂ©ration du corps. De celle qui affectionnait les coeurs et la couleur rose, il ne montre que la dĂ©chĂ©ance, ne retient que les tenues indĂ©centes, les irruptions dans les galas oĂč elle nâĂ©tait plus invitĂ©e, les boĂźtes miteuses oĂč elle se produisait, envers et contre tout, pour entretenir seule sa famille. Quâapportent, quarante-cinq ans aprĂšs sa mort, ces variations autour de ragots de tabloĂŻds, ces articles quâelle collait dans des albums ? Se repaĂźtre dâun tel dĂ©clin peut exciter quelques instincts charognards, oublieux de la part de lumiĂšre que cette mĂšre de cinq enfants, mĂ©lomane Ă la prodigieuse mĂ©moire, avait pu rĂ©pandre autour dâelle avant de sâĂ©teindre pour toujours.