AprĂšs la mort de Monique Lange, Ă©crivain et Ă©ditrice chez Gallimard, sa fille tente de mieux la connaĂźtre Ă partir de ses agendas, de ses propres souvenirs et de quelques amis survivants. Dans les annĂ©es 1950-1960, Monique travaille pour de grands Ă©crivains : Genet, Duras, Violette Leduc, etc. Pour son malheur, elle s’attache toujours Ă des homosexuels. Sa fille grandit dans ce brillant milieu littĂ©raire engagĂ© Ă gauche qui l’Ă©crase. PrĂ©cocement mĂ»rie, en conflit avec sa mĂšre, elle se cherche et se perd en multipliant voyages, drogues et prostitution.
Le roman est bien Ă©crit, en phrases courtes (La Plage de Trouville, NB fĂ©vrier 2008). Nous apercevons dans leur quotidien pas toujours reluisant quelques grands noms de la littĂ©rature qui ont illustrĂ© la vie intellectuelle et politique de lâaprĂšs-guerre jusquâaux annĂ©es soixante-dix. Mais seul le portrait prĂ©cis de Genet suscite de lâintĂ©rĂȘt. Les personnages de la mĂšre et de la fille, qui lui ressemble, tout en voulant sâen affranchir, sont peu consistants. Papillons absorbĂ©s par une lumiĂšre trop intense, lâune vit par procuration, lâautre choisit une lassante fuite en avant. Le lien mĂšre-fille fait dâamour et de rejet rĂ©chauffe un peu lâensemble.