Un jour les oiseaux voulurent se donner un roi et organisèrent une course jusqu’au soleil. Le premier arrivé serait leur monarque. Ce qui entraîna force récriminations chez les « rampants » dont les ailes n’étaient pas aptes au vol. Exit autruches, dindons, dodos et autres pingouins. La troupe s’envole mais, bien vite, trop faibles ou trop lourds renoncent. La sélection (naturelle) va-t-elle couronner l’aigle doré ? C’est compter sans l’oiselet douillettement niché dans son plumage et qui va le coiffer au poteau !Serrés au sol comme des marathoniens attendant le départ, les oiseaux jettent leurs cris à la page suivante, cacophonie de bulles qui s’élèvent comme des baudruches. Puis c’est l’envol, la troupe envahit en diagonale la double page. Les volatiles tracés à la plume à l’encre de Chine sont identifiables par leurs silhouettes et leurs attitudes de vol, mais sans souci de réalisme animalier. Ce que souligne l’emploi d’une seule couleur d’appoint : l’orange, dont s’accommodent le flamant et le soleil. La litanie des noms sonores ou cocasses, un texte court et malicieux se conjuguent. Une illustration dynamique d’un récit traditionnel où la ruse triomphe de la force.
Le roi des oiseaux
LE BEC Gwendal