Une collision avec un motard chauffard conduit en réanimation la jeune et fragile Claire. La famille vacille, surtout Elvire la mère. Le traumatisme crânien de Claire est pour elle un tsunami dévastateur et cathartique. Se font jour, grouillants, désamour, rancoeur, interrogations, déréliction, prise de conscience. Au sein d’une angoisse suffocante. Elvire n’a jamais été une valeur ajoutée dans le clan aisé Bohlanger mais une simple pièce rapportée, qui, secrètement cultive pour son cousin Claas un sentiment équivoque… Parallèlement Claire et Elvire vont tenter de se reconstruire…
Hélène Lenoir (La folie Silaz, NB octobre 2008) est une technicienne impitoyable de l’envers amer des souriantes photos de couple et de famille. Son écriture souple se plie sans difficulté à différents styles. Le monologue intérieur domine dans l’inspection des méandres, replis ou cryptes de l’épaisseur des êtres et dans l’exploration des non-dits. Il est secoué de détails réalistes quasi cinématographiques, enflé de dialogues théâtraux ou brisé par l’irruption d’un journal intime. Ce huit clos sans unité de temps ni de lieu, sans tendresse et sans lumière ne ménage pas le lecteur : il le bouscule, le dépouille mais le retient. Sombre mais réussi.