AprĂšs la mort de sa mĂšre, marocaine ayant Ă©pousĂ© un AlgĂ©rien, Anouar Benmalek entreprend un dialogue avec elle et recherche des tĂ©moignages, des documents photographiques sur son passĂ©. Alternant des rĂ©flexions cruelles et ironiques avec des accents bouleversants sur les circonstances de sa mort, il creuse, fouille, Ă©pluche le moindre indice parmi ses souvenirs. Il cherche ce qui soulagera sa souffrance et son dĂ©sarroi puisqu’il ne l’a pas vue mourir, et sâadresse Ă elle en dernier recours pour lui demander pardon de son Ă©loignement et se dĂ©tacher dĂ©finitivement de lâĂȘtre le plus cher quâil ait cĂŽtoyĂ©.
Â
Tragique, parfois insoutenable, ce rĂ©cit, sorte dâĂ©lĂ©gie moderne, Ă©voquant la politique et la guerre civile algĂ©rienne, remet en mĂ©moire une multitude dâĂ©vĂ©nements tout proches ou contemporains. AprĂšs Ma planĂšte me monte Ă la tĂȘte : historiettes Ă hue et Ă dia pour briser le coeur humain (NB mars 2005), Anouar Benmalek, Ă la fois ironique et rĂ©voltĂ©, aborde la biographie. Tour Ă tour sarcastique et caustique, puis lĂ©ger et savoureux dans lâĂ©vocation de lâart de vivre en AlgĂ©rie, c’est un tĂ©moignage sincĂšre et bouleversant.