Dans un pays qui ressemble beaucoup Ă lâInde, les amours de deux jeunes villageois sont contrariĂ©es par leur condition sociale. Tamanna, qui peint de si jolies arabesques sur les murs de la maison de son pĂšre, ne peut Ă©pouser Ksantu, de famille plus aisĂ©e. Et lorsquâun riche prince de passage la demande en mariage, elle doit le suivre. Tamanna supplie son petit frĂšre dâaller prĂ©venir Ksantu du dĂ©part de sa bien-aimĂ©e, en prĂ©cisant quâelle a emportĂ© ses peintures et ses pinceaux. Elle balise le chemin empruntĂ© par lâĂ©quipage du prince, laissant des dessins.Â
Ruse contre autoritĂ© abusive exercĂ©e par les hommes sur le sort des femmes dans une sociĂ©tĂ© trĂšs hiĂ©rarchisĂ©e. Le pĂšre est caricaturĂ© dans sa faiblesse et sa paresse, face Ă une fille volontaire et intelligente, et Ă un fils assez malin pour tromper sa vigilance. Avec une petite touche de Klimt, les dĂ©cors sont chargĂ©s Ă la maniĂšre des peintures ou des tissus indiens, dont ils reprennent de nombreux thĂšmes : motifs du cachemire, animaux et paysages. Sây ajoute une pointe dâhumour et de peinture sociale plus « occidentalisĂ©e » dans ce conte classique agrĂ©able Ă raconter et Ă lire.