Samara, adolescente vivant pauvrement aux confins du dĂ©sert, est achetĂ©e par un riche Ă©tranger qui lâa vue danser. Il lâemmĂšne dans son palais de Grenade, prĂšs de lâAlhambra, oĂč vivent ses trois femmes et leurs servantes. Lâhomme, calligraphe, se rĂ©vĂšle distant, secret, parfois cruel. Un mystĂšre plane sur la mort de son pĂšre et sur le sort des danseuses prĂ©cĂ©dentes. Samarra sâĂ©tonne des exigences du maĂźtre envers elle, qui ne sont pas celles quâelle attendait, et trouve un rĂ©confort prĂšs dâun musicien aveugle.
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Il faut sâhabituer au rythme lent de la narratrice, Samara, Ă lâĂ©criture poĂ©tique qui mĂȘle rĂȘverie et minuscules dĂ©tails de la vie quotidienne. LâatmosphĂšre Ă lâabri des hauts murs, oĂč tout sâorganise dans lâattente respectueuse et craintive de celui qui a droit de vie et de mort sur tous, est bien rendue, avec le poids des interdits, mais aussi les moments de douceur dans ce monde clos. Lâessentiel reste lâĂ©trange et terrifiante relation qui se tisse entre Samara et celui qui lâa achetĂ©e.