L’histoire du renard qui n’avait plus toute sa tête

BALTSCHEIT Martin

Un renard qui excellait dans l’art d’être renard, prit de l’âge.  Passe encore de vieillir, mais perdre la mémoire… Or il la perdit ; au point même d’oublier qu’il était un renard ! Les chiens allaient-ils profiter de l’aubaine ? Les oies, dans leur grande sottise, se gausseraient-elles ? Ses proches iraient-ils jusqu’à l’abandonner ?

L’allusion est claire : Martin Baltscheit évoque, dans cette histoire de renard, une pathologie connue.  Mais il le fait de manière décalée et résolument positive. Certes les choses sont dites : le bel animal qui s’élance fièrement à travers les deux premières pages  se ratatine au fil du récit ; mais la dernière image le montre  entouré, protégé, dans une confortable position foetale. Certes on  a ri aussi de la cocasserie de  ses « absences » ; mais  comme des enfants, sans arrière-pensée, sans réelle méchanceté, avec une évidente tolérance de son nouveau profil. Le texte qui  joue judicieusement de différentes graphies est alerte et tendrement amusé, jamais goguenard. Les images ajoutent à l’humour de cet album inventif qui, comme un conte, se prête à la lecture à haute voix.