En Laponie, près de Barentz, la cité minière de Voulkor a été rasée et partiellement évacuée par les autorités qui en font une zone interdite. Entourées de galeries désormais emplies de déchets nucléaires, les survivants se sont organisés en plusieurs communautés, plus ou moins soudées par l’espoir fou de quitter un jour la zone. Seul Kolya, dernier Lapon de la toundra arctique, n’espère plus rien et ne reste que pour Lyouba, la seule à être née sur ce territoire maudit. Le colosse à la carrure d’ours veut l’aider à quitter cet endroit qui respire la haine et la peur.
Franck Pavloff sait voyager (Pondichéry-Goa, NB mai 2010) et il le prouve une fois encore avec ce récit puissant situé dans une sorte de huis clos polaire. Les descriptions de la toundra arctique, de l’autarcie forcée des rescapés de la zone et de leur folie grandissante nous entraînent dans un monde où les vivants communiquent mieux avec leurs morts qu’avec leurs voisins. Ce roman sombre se lit comme une fable dont la morale serait que seules l’ignorance et la peur de l’inconnu peuvent emprisonner les hommes.