Trois textes composent cet Ă©crit. Chacun Ă sa maniĂšre traite de ce que lâon suppose ĂȘtre lâĂ©laboration dâun film sur un roman en train de sâĂ©crire. Le premier est un prĂ©ambule Ă©nigmatique oĂč, dans le jaillissement des images et des bribes de rĂ©cit qui viennent « noircir sa plaque cĂ©rĂ©brale », lâĂ©crivain examine â semble-t-il â les « mille possibles » de lâĂ©branlement crĂ©ateur. La clartĂ© apparente du second, un script de film oĂč lâauteur supposĂ© expose le scĂ©nario finalement choisi, se rĂ©vĂšle trĂšs vite un leurre de par sa complication absurde et dĂ©libĂ©rĂ©e. Le troisiĂšme texte reprend la frĂ©nĂ©sie du premier, quâil pousse cette fois jusquâĂ la dislocation des structures syntaxiques et des mots. Dans cette insolente distorsion des vocables oĂč sâabolissent les images et le sens, lâauteur (Hors la loi, NB mai 2010) tire Ă lâĂ©vidence une derniĂšre salve mystificatrice. Lâensemble sâimpose dĂšs lors comme une jonglerie stylistique dâune stupĂ©fiante singularitĂ©, mais dont lâinterprĂ©tation reste forcĂ©ment alĂ©atoire puisque sciemment mise hors de portĂ©e du commun des lecteurs.
Film noir
BELLETTO René