DĂ©pressif pendant des annĂ©es, Churchill qualifiait sa maladie de « chien noir sur [son] Ă©paule ». Son expression prise au pied de la lettre donne vie Ă un Ă©norme chien, malodorant et cynique, qui ne cesse de harceler le grand homme et une jeune veuve quâil cherche Ă entraĂźner Ă son tour dans les mĂ©andres de la dĂ©pression. Le hasard fait que ses deux victimes vont se rencontrerâŠ
Â
ReprĂ©senter la maladie sous les traits dâun chien, sans sombrer dans lâartificiel ou le grotesque : le pari Ă©tait ambitieux et risquĂ©. DĂ©fi relevĂ© avec succĂšs par cette jeune Anglaise qui signe ici un premier roman trĂšs original. Câest avec humour, un style alerte, mais aussi beaucoup de finesse et dâempathie, quâelle imagine la lutte de ses deux hĂ©ros, si diffĂ©rents, contre les intrusions de la bĂȘte immonde. Moment de dĂ©tente, ce pied-de-nez aux humeurs noires est aussi, plus sĂ©rieusement, une rĂ©flexion sur le libre-arbitre et la rĂ©sistance au dĂ©couragement.