1981-2011. Cécile et Alice, deux amies inséparables depuis la sixième, se sont éloignées, la relation fusionnelle faisant progressivement place à l’incompréhension, au ressentiment, à la rivalité. Aujourd’hui, Cécile est dans le coma suite à un accident de voiture volontaire ; consciente, elle s’adresse en pensée à son ex-amie, la seule personne qu’elle souhaiterait vraiment revoir. De son côté, Alice, qui ignore son état, fraîchement séparée et perturbée, se remémore les moments clefs de leur histoire.
Kéthévane Davrichewy est un habile écrivain de l’intime, du subtil et de l’indicible (La mer Noire, NB janvier 2010). Allant et venant d’une héroïne à l’autre, du présent au passé, ancrant son roman dans l’époque avec des bribes de chansons, elle dissèque avec finesse trente ans d’amitié idéaliste, avec ses joies, ses exigences, ses déceptions, ses trahisons. Les portraits s’affirment, se nuancent aussi, la relation d’amitié exclusive des débuts se charge de complexité au fil des chapitres qui se répondent et s’éclairent. Comme dans un puzzle incomplet, des zones restent dans l’ombre : en matière de sentiment, peut-on jamais tout expliquer, tout comprendre ?