Grosse

Adèle est grosse, démesurément, énorme, sensuelle et nonchalante. Elle vit depuis dix ans avec Antoine, fasciné par tant de chair. Il la protège, la désire et la comble. Elle aime Antoine, sa tendresse, ses ardeurs. Elle adore manger. La mère d’Adèle était mélancolique. Divorcée de son père alcoolique, elle partit s’épanouir dans une communauté hippie laissant Adèle à une grand-mère aimante, libertaire et libérée. Adulte, Adèle la quitte. Elle s’arrondit, rencontre Antoine, s’élargit, s’étale, ne peut plus marcher. Le plancher de leur appartement se fissure. Ils doivent déménager…

Isabelle Rivoal est comédienne par « goût des mots». Dans ce livre étrange, ils sont choisis et mariés avec précision et pertinence. Des phrases courtes, percutantes dans un style distancié ou dérisionnel efficace et vivant. Mais la qualité de l’écriture ne suffit pas à éveiller l’adhésion au récit. Est ce un conte ? une fable allégorique? Un essai sur la boulimie ? une approche psychologique transgénérationnelle ? La biographie d’une «elephantwoman»? On a du mal à croire à cette femme monumentale, posée dans son salon comme la reine des abeilles dans la ruche. Et l’épilogue traité de façon certes spectaculaire et théâtral est malheureusement attendu.