S’appuyant sur les souvenirs d’une amie d’enfance née en Allemagne de l’est, Audren évoque la période de la chute du mur de Berlin et l’ouverture à l’occidentalisation. « À l’est, tout était gris » : le quotidien marqué par la morosité ambiante, les limites portées aux droits civiques et aux biens personnels, les restrictions alimentaires, l’embrigadement des jeunes… Cette famille est représentative des différents états d’esprit de l’époque. Le père est un peu rigide mais vigilant envers les siens, la mère plus ouverte et « rebelle », les enfants endoctrinés et sécurisés dans le « cocon » du régime communiste. La chute du mur est pour eux un moment douloureux, entraînant la perte de leurs repères.
Analyse nuancée des rapports entre les deux Allemagne, de la protection qu’offrait le communisme tout en générant le sentiment d’être des citoyens de deuxième classe. Des idées reçues parfois surprenantes, mais crédibles parce que vues à travers le regard d’une enfant inquiète de voir son univers voler en éclats. Le récit, un peu monocorde, suscite quelques moments d’émotion autour de faits qui appartiennent désormais à l’Histoire du XXème siècle.