« Les grands disent que les fées ont de longs cheveux dorés… sont silencieuses… ». « Mais moi je dis que… » Aux affirmations des « grands », qui considèrent le phénomène avec pragmatisme, s’oppose le regard à la fois naïf et émerveillé – sans doute celui d’une petite fille convaincue – qui décrit l’univers des fées avec une logique enfantine imparable. De fait, si l’enfant « sait tout sur les fées », c’est parce qu’il ou elle a bien réfléchi aux bizarreries de ce monde merveilleux, et leur a trouvé une explication satisfaisante.
Offrir une logique à ce qui relève de l’imaginaire enfantin tient d’un exercice périlleux, auquel les auteures se sont déjà livrées à propos du Père Noël, des princesses ou du doudou… même des mamans. Les textes expriment une excellente approche de la manière rationnelle avec laquelle les enfants sont capables d’expliquer ce qu’il y a de plus irrationnel. À cela s’ajoutent les images originales, pleines de mouvement, de charme et d’élégance, qui interprètent avec finesse et sensibilité les controverses soulevées à chaque double page. Album de transition, pour rêver quelques instants encore à la féérie, à la magie, tout en assumant le fait de devenir « grand ».