Nickel blues

Deux frères, Ralph et Tony, profitent de l’absence de leurs parents pour organiser régulièrement chez eux des fêtes bien arrosées qui mettent la maison sens dessus dessous. La veille de leur retour, ils décident d’enlever une femme pour faire le ménage à leur place. Mais les choses ne se passent pas exactement comme prévu. Les deux adolescents sont entrainés dans une cavale rocambolesque pleine de suspense.

Le récit est intense, efficace. Les péripéties se succèdent de manière soutenue et maintiennent sous tension. Quelques scènes particulièrement atroces et macabres sont à la limite de susciter l’écoeurement. Dans cet univers désespérant fait d’oisiveté et de débrouille, les personnages dégagent pourtant une humanité sincère (l’admiration de Tony pour son frère, Ralph, qui joue au gros dur). Leur excentricité, leurs réparties savoureuses ponctuées d’expressions belges désamorcent la violence. Un roman à prendre au second degré, qui bouscule les codes du roman noir classique et surprendra les amateurs du genre.

Le livre est déjà sorti en 2008 chez Belfond et a reçu le prix des lycéens de Bourgogne 2009. Il convient à cette tranche d’âge qui a déjà assez de maturité pour mettre à distance des dérives poussées jusqu’au surréalisme.