Quand deux policiers arrivent chez lui pour apprendre à son père la mort de sa femme, Marco est seul à la maison. Le choc est rude pour l’adolescent ! Plus rude encore quand, peu de temps après, sa mère rentre, bien vivante ; puis son père. Celle qui est morte est une jeune Roumaine : Anka, avec laquelle ce dernier avait contracté, il y a dix ans, contre de l’argent, un mariage blanc, aussi vite oublié. Bouleversé, ému et troublé, Marco veut en savoir plus.
Le récit de Guillaume Guéraud (Déroute sauvage. NB septembre 2009) épouse le chaos des émotions de son héros : désarroi devant le silence et l’indifférence ; volonté rageuse de savoir ; élan trouble vers cette inconnue dont il se sent impulsivement solidaire… Portrait touchant d’un adolescent d’aujourd’hui dans une société malade qui fait feu d’un bois pitoyable : malheur des uns et médiocrité des autres. La peinture des comportements sonne juste comme l’écriture des dialogues, dans leur rudesse ou leurs phrases inachevées. Le dénouement est noir : personne ne sort indemne de cette histoire que le romancier a la finesse de ne pas juger.