Chefdeville, surnommé Chef, raconte, au gré de ses souvenirs, sa vie d’intermittent du spectacle en attente des heures salvatrices qui lui permettront de garder ce précieux statut. Il s’est cru poète génial a treize ans, a écrit un policier publié dans une collection prestigieuse, participé à un groupe rock, tourné quelques courts-métrages, écrit des polars et des livres pour la jeunesse ; il a animé des ateliers d’écriture et participé à des rencontres diverses… Chefdeville, alias Dounovetz (L’atelier d’écriture, NB février 2009), réunit ici les deux noms de plume qu’il a utilisés précédemment et exprime clairement son objectif : « Mélanger le faux et le vrai afin d’arriver à cette reconnaissance qui continu[e] à me fuir comme la peste . » Ce livre largement autobiographique, où argot, verlan et parler cru abondent, offre une peinture acérée et plutôt féroce du monde du spectacle et des festivals littéraires avec leurs stars et leurs ratés. De multiples anecdotes s’enchaînent qui campent avec verdeur des « vedettes et idoles en tous genres ». Le narrateur, centré sur lui-même, apparaît comme un éternel loser resté désespérément à la marge du monde qu’il dépeint avec un cynisme teinté d’envie.
Je me voyais déjà…
CHEFDEVILLE