Narrek, jeune journaliste franco-iranien, débarque à Téhéran en pleine contestation après la réélection truquée du président sortant. Les autorités locales ne voient pas sa présence d’un bon oeil et l’envoie enquêter à Ispahan sur le meurtre d’une chanteuse très connue sous l’ancien régime, et revenue des États-Unis pour organiser en secret un concert à plusieurs voix, dans cette ville où il est interdit aux femmes de chanter en public. Peu de temps après, une seconde chanteuse est à son tour assassinée avec le même rituel : étranglée avec son foulard, un bouquet de tulipes en soie posé sur le corps. Serait-ce l’oeuvre d’un tueur en série ? L’auteur reprend le personnage de son précédent roman (Qui a tué l’ayatollah Kanuni ?, NB avril 2009) pour dénoncer la terreur dans laquelle les gardiens de la Révolution font vivre le peuple iranien. Le roman policier lui permet d’aborder des sujets aussi divers que la ségrégation sexuelle, la torture et la corruption ; elle s’attache surtout aux conditions de vie des femmes. La multiplicité des personnages donne à ce roman une certaine lourdeur, compensée malgré tout par la justesse de l’actualité du propos, hélas.
Dernier refrain à Ispahan
NAHAPÉTIAN Naïri