Tegumai, l’homme du néolithique, va avec sa fille, « la petite-personne-dépourvue-de-manières-et-qui-a-besoin-d’être-fouettée », en bref Taffy, pêcher des carpes dans la rivière. Au premier essai le harpon se brise. Taffy, astucieuse, décide d’envoyer l’étranger qui passait par là porter un message à la grotte familiale pour qu’on apporte un harpon de rechange. La fillette n’est pas une dessinatrice hors pair, le rébus semble plutôt difficile à déchiffrer et l’étranger se fera quelque peu malmener par la tribu. C’est ainsi, dit-on, que l’écriture est née.
Après L’enfant d’éléphant et Le chat qui s’en va tout seul c’est la troisième adaptation d’une Histoire comme ça de Rudyard Kipling par Yann Dégruel. Le texte respecte la tonalité, l’humour, l’esprit de l’original auquel quelques expressions familières ajoutent un piment de modernisme. Le graphisme légèrement caricatural donne beaucoup de vie aux attitudes et aux mimiques des personnages. Cet album/conte allie finesse et malice à une illustration au crayon gras lumineuse, au découpage varié avec quelques tableaux pleine page.