Alors Belka, tu n’aboies plus ?

Le comportement de trois chiens soldats aux qualités exceptionnelles et de leurs nombreux descendants sont étudiés de 1943 à 1990. Ils sont américains, russes, chinois ou japonais. Leurs maîtres sont très différents : une adolescente japonaise boulotte et grossière, un catcheur mexicain patron d’un cartel de drogue, un général du KGB spécialiste du combat à mains nues… L’éducation guerrière que reçoivent ces chiens permet de les utiliser dans différents conflits : guerre de Corée, guerre du Vietnam, guerre en Afghanistan. C’est le premier des sept romans d’Hideo Furukawa – auteur très connu au Japon, dans la lignée de Ryù Murakami – à paraître en France. À travers les destinées incroyables de ces chiens, Furukawa se livre à une critique acerbe des enjeux politiques de la seconde moitié du XXe siècle. La personnalité et la vie intérieure que l’auteur leur prête nourrit une réflexion intéressante sur l’autorité, la confiance, la loyauté, l’instinct de survie. L’écriture énergique et mouvante promène sans cesse les héros du réel à l’imaginaire, d’un monde réaliste à un monde fantastique. La pluralité des personnages et des situations rend la lecture parfois confuse et déroutante, mais le roman est original tant par la forme que par le sujet.