Les Pirates dans Une aventure de Napoléon

Son échec à l’élection du prix du meilleur Pirate de l’année a été pour le capitaine pirate une blessure narcissique des plus cuisantes. Foin de la vie de flibustier et cap sur Sainte-Hélène : il sera apiculteur. Il s’est laissé dire que les abeilles, sur l’île, charnues comme des teckels, lui feraient gagner et la sérénité et un juteux commerce de protéines. Son équipage d’écumeurs des mers renâcle, mais suit. Sainte-Hélène s’avère n’être qu’un caillou pluvieux, déforesté par les chèvres, gouverné par les Anglais, habité par Napoléon. Les ego surdimensionnés des deux héros hors normes pourront-ils cohabiter ? Gideon Defoe poursuit sa série des Pirates et s’amuse. Il délire sans modération. Loufoque, déjanté, absurde et parodique, son humour est très british. Et, sans frontières ni chronologie, son imaginaire débridé. Des aventures pour les enfants, des références pour les adultes, du burlesque pour tout le monde. Il faut se laisser entraîner sans esprit chagrin, et sans doute en famille, dans cet univers de grand n’importe quoi pittoresque, débile et requinquant, à la Monty Python, parfois un peu trop prévisible, mais qui n’engendre jamais la mélancolie.