Le coeur de Max n’est ni discret ni fiable. Au lieu de battre sans bruit, il palpite anarchiquement. Pourquoi ? Une infection, une malformation congénitale ? On ne sait. Mais le shit dont use le jeune homme n’arrange rien. L’addiction exacerbe le rythme, affole la cadence. À tel point qu’il devra subir une intervention à thorax ouvert. La première. Une autre suivra quelques décennies plus tard. Sensations de sursis ou de renaissance l’habitent tour à tour, squattent ses jours. Mais jusqu’à quand cette cloison recousue, cette valvule retendue emballeront-t-elles la vie amoureuse de Max le cardiaque ? La bonne idée de Peter Stephan Jungk, auteur narrateur (le Roi de l’Amérique, NB mars 2009), est de faire de ce coeur malade un personnage à part entière. Le récit de ces quarante années devient un dialogue dans lequel les deux complices, concurrents et indissociables, veulent le leadership. Malheureusement, ils n’ont pas vraiment grand chose de palpitant à se dire et le discours devient vite répétitif et lassant – quarante ans c’est long. Malgré les ressentis préopératoires et les comptes rendus hospitaliers techniques, le ton n’est pas au témoignage. Des deux héros lequel mène la danse et dirige le choix ? Voilà le propos original qui émerge de cette vie romancée.
Le Coeur électrique
JUNGK Peter Stephan