AprĂšs une vie de labeur, Vincent Loiseau a laissĂ© la ferme Ă son fils et se contente dĂ©sormais de menus travaux, comme de âbarbeyerâ (tailler les haies). Au grĂ© des dĂ©sordres d’une mĂ©moire vieillissante il Ă©voque la vie des paysans d’autrefois et un savoir-faire qui maintenant se perd. PrĂ©cises, vivantes, les scĂšnes et les images dĂ©boulent pĂȘle-mĂȘle : les labours avec les chevaux, la fabrication des barriĂšres, la saillie des juments, le ramassage des pommes Ă cidre ou le repiquage des choux. PoĂšte et romancier (La dĂ©mĂ©nagerie, NB aoĂ»t-septembre 2004), Jean-Loup Trassard puise dans ses souvenirs d’enfance, sa propre activitĂ© agricole et sa connaissance du patois mayennais â le glossaire s’avĂšre trĂšs utile â pour dĂ©voiler les secrets de ce pays. Vrai document d’ethnologie rurale, le rĂ©cit, Ă©crit avec la « nonchalance rĂ©aliste de l’homme de la terre » selon Jean-Marie Le ClĂ©zio et oĂč affleure un humour discret, se lit Ă petits pas avec une nostalgie amusĂ©e.
L’homme des haies
TRASSARD Jean-Loup