Idiane

VÉRON Jean-Bernard

À la frontiĂšre austro-hongroise, l’étranger – le narrateur – dĂ©couvre sur le mur de l’auberge tenue par Maria le dessin d’une femme, Idiane, dont la tombe est perdue dans la forĂȘt. Il interroge alors ceux qui l’ont connue et aimĂ©e avant que les barbelĂ©s ne dĂ©chirent l’horizon, fouille leurs souvenirs et remonte pas Ă  pas l’existence de cette femme. Adolescente, elle voit mourir sa mĂšre pendant l’exode terrible dans le froid et la peur. ViolĂ©e par des soldats, elle obtient la protection d’un officier en Ă©change de son corps, puis un marchand de fourrures la livre Ă  la prostitution dont Ivan, son amour impossible, essaie de la dĂ©livrer. Jean-Bernard VĂ©ron Ă©crit une fiction mĂȘlĂ©e Ă  des rĂ©flexions sur la situation Ă©conomique et sociale des pays de l’Est avant la chute du Mur. Deux rĂ©cits alternent dans ce roman, celui du narrateur Ă  la recherche d’indices et celui de la description tragique de l’errance de l’hĂ©roĂŻne. L’auteur peint avec finesse ce monde funeste de la frontiĂšre, donne de l’épaisseur Ă  ses personnages, blessĂ©s par l’Histoire. Écrite dans un style poĂ©tique, souvent prĂ©cieux, cette histoire d’amour et de mort fait entendre une petite musique quelque peu surannĂ©e.