Le testament américain

BARTELT Franz

D’un commun accord, les Neuvillois ont accepté l’incroyable testament d’un milliardaire américain né par accident dans leur village perdu. Il propose de léguer à chaque famille un tombeau dans un cimetière paysagé et aménagé avec magnificence. Bientôt les villageois habitués à la rusticité de leur vie quotidienne envisagent de vivre dans ces palais de marbre au style somptueusement composite qu’ils équipent des accessoires nécessaires. Un tour de garde est instauré pour se protéger des curieux venus voir la merveille jusqu’à l’arrivée d’une séduisante journaliste prête à tout pour obtenir l’exclusivité télévisuelle de cette attraction. Virtuose de la formule loufoque, Franz Bartelt (La Fée Benninkova, NB février 2011) bouscule toutes les convenances quant à l’utilisation de la dernière demeure. Il fait un portrait des plus drôles de ces paysans madrés, attachés à leurs coutumes et très “portés sur la chose » : le maire aussi pompeux que stupide face à une journaliste très performante, même au lit ; deux veuves à la cuisse légère ; un père incestueux par « tradition » familiale. Le ton est moqueur, l’écriture alerte et le tout délirant.