Ingrid, 12 ans et demie, vit dans une famille aimante et apparemment sans problème. Un jour, chez une copine, elle avise une malle d’où émerge une vieille poupée. Prise d’une envie irrépressible de la dérober, elle la fourre dans son sac et s’enfuit. Elle cache son forfait dans de vieilles cagettes, dans le débarras. Plus tard, une poupée subtilisée dans un vieux coffre, une autre exhumée de la déchetterie, puis un petit poupon asiatique en kimono et deux danseuses de Bali vendues dans une brocante rejoindront les cagettes. Un jour sa mère les découvre…
Pourquoi sa fille éprouve t-elle ce soudain besoin de recueillir des poupées abandonnées ? Avec habileté la mère aborde la question. Sans le savoir, elle met le doigt sur son secret bien gardé : Ingrid est une enfant eurasienne adoptée mais qui l’ignore. Il faudra attendre les dernières pages pour toucher à ce grave sujet, dont cette histoire de poupées qui traîne en longueur est le prétexte : l’abandon et l’adoption. Doit-on se taire ou dire la vérité ? Le dilemme est effleuré, le traumatisme traité avec légèreté. Un petit côté fabriqué et une chute qui n’apporte rien. Dommage.