Le même cauchemar revient souvent. Une petite fille veut prendre le train mais le train part toujours sans elle, l’obligeant à faire demi-tour avec son énorme valise. Quelle consolation trouver pour un enfant qui a perdu sa mère et raconte son rêve à son père ? Chacun ne doit-il pas trouver sa propre réponse, comme cet aveugle qui demande à une personne voyante de lui expliquer le blanc et qui préfère en définitive sa vision intérieure. Dans son dialogue avec sa fille, le père a des mots paisibles et tendres qui ne cherchent pas à rassurer à tout prix mais proposent un cheminement à deux.
Le chagrin est partagé mais l’adulte joue à merveille son rôle d’accompagnement, d’écoute, tout en donnant une idée pour sortir du cauchemar, le choix revenant à l’enfant qui choisit son étoile dans le ciel pour rejoindre sa mère. Les images mélangent des dessins sombres, hachurés, des visages graves, à la douceur de bras qui enlacent, d’un pull porté par la mère. Elles sont le reflet des moments vécus et rendent très sensibles les émotions par des trouvailles graphiques qui laissent aux personnages une certaine neutralité et une vérité universelle.