Athènes, 423 avant notre ère. Aristophane, jeune dramaturge, écrit – après deux énormes succès – Les Nuées, dont la cible est Socrate. Le philosophe, alors presque inconnu, y est présenté comme un illuminé qui enseigne l’art de duper ses interlocuteurs. La représentation est un échec, mais offre à Socrate sa première confrontation avec le public… En fait, l’écriture de la pièce est une machination des dieux de l’Olympe qui veulent rabaisser l’arrogance des Athéniens et s’amuser un peu car l’ennui est leur pire ennemi : ils ont envoyé à Socrate un « Démon » facétieux qu’il prend pour sa conscience. Mais Athéna veille sur sa ville. L’auteur poursuit dans la veine érudite et satirique qu’il affectionne (L’invention de la Vénus de Milo, NB juillet 2008). Il nous guide dans l’Athènes du Ve siècle, avec ses superstitions, son petit peuple, sa jeunesse oisive, ses politiciens. Le narrateur est le Démon qui dicte à l’écrivain les tours et détours de l’intrigue. Le sujet ambitieux, servi par une belle imagination, une grande maîtrise de l’histoire, un regard moderne, un style à la fois recherché et très familier, beaucoup d’humour. Mais incontestablement, il faut déjà bien connaître cette époque pour jouir pleinement de la lecture.
Le va-nu-pieds des nuages
THÉODOROPOULOS Takis